Pour un atterrissage tout en douceur…

Cette semaine, nous allons voir quelques conseils pour mettre toutes les chances de votre côté pour réussir un atterrissage tout en douceur.

Tout d’abord, avoir retenu les données du constructeur et savoir en tirer parti. Il est essentiel d’avoir lu et assimilé le manuel de vol de l’appareil et de savoir en appliquer la substantifique moelle. La vitesse d’approche, le régime moteur qui y est généralement associé, l’assiette d’approche, l’utilisation du compensateur. Autant de paramètres qu’il est bon d’expérimenter dans différentes conditions atmosphériques, à différentes masses et à différents centrages.

Ensuite, connaitre le vent. Il existe plusieurs types de vents, ou plutôt pour être exact plusieurs manières de le mesurer. La manière la moins précise mais la plus explicite consiste tout simplement à observer la manche à air. Toutefois cela suppose de savoir où regarder. L’emplacement des manches à air figure sur les cartes VAC. Un autre moyen d’avoir une idée de la direction et de la force du vent consiste, sur les aérodromes qui en sont équipés, à écouter l’ATIS qui donne le vent moyen, qui est mesuré par un capteur situé à une hauteur de 10 mètres et sur une période de 10 minutes. La manière la plus précise reste le vent donné par le contrôleur d’aérodrome lorsque celui-ci est présent. Il s’agit d’un vent mesuré par le même capteur
que celui de l’ATIS mais dont la valeur est moyennée sur une période de 2 minutes. Toutefois, cette indication, délivrée avec la clairance d’atterrissage, nécessite de la part du pilote une écoute attentive et une analyse avant d’être applicable. Combien d’entre nous sont incapables de répéter la valeur donnée par le contrôleur lors de cette clairance distillée dans un moment où la conduite de l’aéronef nous accapare ? Une fois cette valeur assimilée, il ne faut pas oublier d’appliquer la correction de dérive et l’éventuelle majoration de vitesse indiquée nécessaire (kVe).

Enfin, maîtriser le geste ! C’est la partie la plus délicate. Tous les pilotes le savent : l’arrondi est la phase la plus délicate à appréhender lors de l’apprentissage du pilotage. Pour les instructeurs également, l’enseignement de cette phase du vol est des plus difficiles car même si la théorie est bien assimilée, seule la pratique permet d’apprendre le geste idéal. Le tout étant effectué proche du sol et à faible vitesse. Les meilleures astuces qui vous permettront de réussir sont comme toujours devant vos yeux. En effet, il est essentiel de regarder le plus possible dehors : point d’aboutissement, maîtrise de l’axe, du plan et de la vitesse. Le circuit visuel est essentiel et, tel le peintre naturaliste, c’est le regard qui guide le geste. Une erreur des plus courantes est par exemple de se focaliser sur l’appareil qui vous précède en finale, au détriment du pilotage de votre machine.

Toutefois, n’oubliez jamais qu’une remise des gaz est toujours possible. Par là il faut comprendre que le contrôleur peut à tout moment vous demander de remettre les gaz pour une raison X ou Y mais également que la remise des gaz constitue pour vous une porte de sortie qui est toujours ouverte en cas d’approche non stabilisée, de danger imminent ou tout simplement de nécessité. Il est donc essentiel de maîtriser cette procédure sur le bout des doigts.

En conclusion, réussir un atterrissage ne relève pas du miracle, il est le fruit d’une approche bien préparée et bien maîtrisée et plus généralement d’un entrainement régulier. Continuez de voler, continuez d’apprendre et plus que tout, continuez de prendre du plaisir dans les cieux.